Travailler autrement

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Travailler autrement, une aspiration de plus en plus grande chez les cadres. Dans un monde du travail en pleine transformation, avec l’éclosion de nouvelles formes d’emploi, l’évolution permanente de la législation et les possibilités des nouvelles technologies, le champ des possibles pour les cadres n’a jamais été aussi ouvert.

Une dynamique économique qui rencontre les aspirations des cadres.   De plus en plus de cadres, voire des jeunes diplômé·e·s, étudient les alternatives au salariat et font le choix de l’entrepreneuriat. Cette tendance a pris de l’ampleur avec  le développement de certains secteurs comme l’économie sociale et solidaire, un changement de regard positif sur l’entrepreneuriat et l’adaptation de la législation pour favoriser les initiatives tout en préservant un modèle social à la française. La forte aspiration des cadres à travailler autrement est peut-être en train de rendre structurel  ce phénomène initialement conjoncturel.

Le CDI n’est plus le Graal. « Si le CDI reste en France la principale forme de l’emploi avec les trois quarts des actifs, la persistance du chômage et l’apparente facilité à trouver une activité via les plateformes de travail à la demande expliquent pour une bonne part ce développement des autres formes d’emploi », constate Tristan d’Avezac, expert en mutation du travail. Pour beaucoup de cadres, le passage à une autre forme d’emploi que le CDI peut naître d’un manque de visibilité sur sa carrière, d’un défaut de reconnaissance ou d’une ambiance conflictuelle dans le travail.  « En 12 ou 13 ans, j’ai travaillé pour de nombreuses entreprises du secteur des télécoms. J’y ai vécu de très belles expériences mais trop souvent marquées par des plans sociaux, des restructurations et des périodes parfois difficiles à passer », témoigne Hervé, un ancien ingénieur qui a décidé de lancer sa propre affaire à Cesson-Sévigné, dans la banlieue de Rennes. Cet entrepreneur de 41 ans avait longuement mûri son projet avant de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise : « C’est un saut dans l’inconnu qu’il a fallu préparer avec soin »poursuit-il.

Sortir du CDI requiert de la réflexion. « Se lancer dans l’entrepreneuriat requiert au préalable de se poser les bonnes questions »prévient Cristel Sorroche, consultante à l’Apec. Pour elle, « il faut que l’entourage du créateur soit aussi impliqué dans le projet pour qu’il fonctionne ». Portage salarial, association loi 1901, SARL, Société par action simplifiée : il existe une multitude de statuts pour créer et développer son propre business. Muriel Le Moine, après avoir été accompagnée par un consultant de l’Apec, a choisi pour sa part le statut associatif pour développer son projet social et solidaire.  On le voit bien, le salariat classique n’est plus aujourd’hui le seul sésame de la réussite professionnelle.

Article rédigé par Marc Ezrati (APEC)

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